Cette journée d'étude prévue le 1er février 2020, organisée par THALIM, le CEEI et l’IAO, interrogera les expérimentations d’artistes contemporains sollicitant dans leurs œuvres l’écriture qu’il s’agisse de forme de pseudo-graphies, de métagraphies ou d’écritures asémiques.
Ce phénomène d’insertion des écritures dans l’espace plastique apparu très tôt au XXe siècle sous la forme des écritures imagées de Klee ou Miró précède l’invention de pseudo-écritures ultérieures plus réfléchies: Xul Solar produit un système de signes organisés ; Torres-García empruntera à l’art précolombien des éléments iconiques ou symboliques pour créer un simili-langage.
Plusieurs artistes ont déjà fait l’objet d’études spécifiques ou élargies par des chercheurs du Centre d’étude de l’écriture et de l’image dont certains participent à cette journée (Florence Renner, Narmine Sadeg, Márcia Arbex-Enrico, Hélène Campaignolle, Marie Laureillard). La question de l’influence des systèmes d’écriture sur les manifestations plastiques d’une culture a par ailleurs été abordée par Anne-Marie Christin dans ses dernières recherches sur l’imaginaire lettré et les générations de l’écriture.
La spécificité de cette journée d’étude sera d’associer une perspective historique sur les usages artistiques de l’écriture, à une interrogation théorique et pratique sur les fondements de ce voisinage ou mixité entre éléments de l’écriture et composants de l’espace pictural. L’éclairage comparatiste permettra aussi d’aborder des études de cas issus de plusieurs territoires linguistiques et culturels. Une partie des échanges sera ainsi consacrée à l'artiste chinois Wu Hua, auteur de « graphimages », et à plusieurs réinventions graphiques du XXe siècle interrogeant le sémantisme de l’écriture (Max Ernst, Isidore Isou, Maurice Levy). La journée s'achèvera sur les présentations des oeuvres de Catherine Denis et Myriam El Haïk.
Comité d'organisation : Luc Bachelot (UMR 7041 Archéologies et sciences de l'antiquité, CNRS/Université Paris Nanterre), Hélène Campaignolle-Catel (UMR Thalim, CNRS/ Université Sorbonne nouvelle), Marie Laureillard (Institut d'Asie orientale, Université Lumière-Lyon 2).